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Le rétablissement

Aux côtés du modèle biomédical, un nouveau paradigme axé sur le rétablissement voit le jour à la Clinique Sans Souci. Les soins d’un type nouveau ne visent pas ou plus absolument la guérison, mais également le rétablissement personnel de l’usager. Les deux approches, biomédicale et axée sur le rétablissement, ne s’opposent pas, elles se complètent et s’enrichissent l’une l’autre de leurs spécificités propres.

Pratiquement

La capacité à insuffler de l’espoir joue ici un rôle essentiel. Souvent, la personne accompagnée a établi, seule ou avec l’aide d’un ou plusieurs tiers, ses propres objectifs (et non ceux des soignants). L’important sera alors de les faire préciser par la personne elle-même et de l’aider, si nécessaire, à les prioriser. Il est essentiel de croire pleinement dans les capacités des personnes et de se centrer sur leurs forces plutôt que sur leurs déficiences.

Réhabilitation

Réhabilitation et rétablissement ne s’opposent pas. Les pratiques axées sur le modèle de la réhabilitation psychosociale ont fait leurs preuves et sont pour la plupart compatibles avec l’esprit du rétablissement. Dans le premier modèle, la perspective est plutôt du côté du professionnel. Dans le second, elle est dans le chef de l’usager. Ici, le professionnel ne rétablit pas la personne. C’est le rôle de la personne de se rétablir. Le soignant, lui, soutient et accompagne.

Rétablissement

Le rétablissement personnel est un processus ou un chemin au cours duquel la personne (re)trouve, au fur et à mesure, une vie satisfaisante, épanouie et riche de sens. Le rétablissement personnel n’est pas synonyme de guérison. Ici, les symptômes sont apprivoisés et non supprimés coûte que coûte. La médication reste souvent indispensable. Avec la stigmatisation et la précarité, l’isolement constitue l’un des principaux obstacles au rétablissement personnel. C’est dire l’importance de la présence bienveillante des proches.

Pair-aidance

Né aux Etats-Unis à la fin des années 70, le concept de pair-aidance s’est largement développé depuis dans différents endroits du monde. En Belgique, les pairs-aidants, bénévoles et rémunérés, ont fait leur apparition dans les structures de soins en 2010-2011 avec l’entrée en vigueur de la Réforme de la psychiatrie. Par ailleurs, de très nombreux pairs-aidants sont actifs dans les associations, groupes d’entraide etc.

« Le pair-aidant est une personne qui a développé des compétences et mobilisé des ressources pour faire face à l’expérience de la souffrance sociale et/ou psychique, qui s’en est sorti suffisamment pour tirer une expertise de cette expérience de vie (expérience du rétablissement, d’empowerment, d’amélioration de qualité de vie). Il souhaite aider ses pairs, mettre son savoir et son savoir-faire au profit de ceux qui connaissent des difficultés, et des équipes qui les accompagnent. »1

1 L. Sandron, F. Dujardin, L’émergence de la pair-aidance en Belgique Francophone, in PAUVéRITÉ, Le trimestriel du Forum – Bruxelles contre les inégalités, n° 18, Mars 2018.

Deux carnets de rétablissement à destination de l’usager, de son proche et du professionnel ont été élaborés par la Clinique Sans Souci en partenariat avec d’autres institutions ;

La Fleur de Patricia (2019)
Mon Carnet de rétablissement (2023)